L’HISTOIRE DE MARIE PELLAN

Découvrez l’histoire de la muse de Brizeux.

LA MUSE DE BRIZEUX AVAIT UNE DESCENDANTE

Dans le cadre de l’exposition, présentée depuis le 12 septembre à la médiathèque de Lorient, consacrée à Auguste Brizeux, une journée, ayant pour thème la découverte des lieux marqués par le passage du poète, de Lorient à Quéven et d’Arzano à Scaër, était organisée samedi sous la houlette de Jo Rio, maître de conférence à l’UBS.

A Guilligomarc’h, 40 participants ont achevé ce périple riche en découvertes, en venant rendre hommage à celle qui fut la muse de l’homme de lettre, Marie Renée Pellan, inspiratrice d’½uvres majeures du patrimoine poétique breton..

 

ÉMOTION

Parmi les visiteurs, Jeanne Gerkiens, descendante de Marie par la branche maternelle, a spécialement effectué le voyage depuis Paris où elle réside pour rendre hommage à sa célèbre ancêtre. En compagnie de Jo Rio, elle s’est attardée longuement devant la sépulture et autour de l’édifice pour recueillir quelques éléments nouveaux sur la vie de son aïeule. Visiblement touchée de constater que la tombe a été fleurie pour l’occasion, c’est avec une certaine émotion, qu’elle confie :  » Je pense être la seule survivante de la descendance de Marie. Après avoir effectué des recherches généalogiques approfondies, ce sont les traces de deux siècles de filiation, depuis les années 1600 jusqu’en 1800, que j’ai collectées. D’autres archives conservées à Quimper ou à Rennes, pourraient peut-être m’en apprendre davantage, mais ce n’est plus aujourd’hui que je vais m’engager dans ce travail de fourmi ! ».

Premier amour de jeunesse, héroïne du recueil intitulé « Marie », publié en 1828, « celle qui jadis venait du Moustoir pour se rendre au catéchisme » que Brizeux remarquait et recherchait à cause de la finesse de ses traits, de sa douceur et de sa bonté. Marie-Renée Pellan, repose désormais sur la terre guilligomarchoise, où elle disparut en 1864 à l’âge de 64 ans, le 20 mai, à 21 h, au village de Kerulvé.

 

UNE SIMPLE ARDOISE GRAVÉE

La tombe adossée à un mur de l’église de Saint-Méven a été récemment restaurée par la municipalité, qui espérait, à cette occasion, faire réapparaître les inscriptions et les motifs gravés dans le granit. Malheureusement, l’usure provoquée par le temps, n’en donne aujourd’hui qu’une image imprécise. Seuls, surplombant le monument, sont gravés sur une simple ardoise ces quelques mots écrits en français et en breton : « Elle fut Marie chantée par Auguste Brizeux ».

Extrait du journal Le Télégramme du mardi 16 septembre 2003 – Bernard THOMAS

EXTRAIT DU POEME « MARIE » D’AUGUSTE BRIZEUX

(Lorient 1803 – Montpellier 1858)

Un jour que nous étions assis au Pont Kerlô

Laissant pendre, en riant, nos pieds au fil de l’eau,

Joyeux de la troubler, ou bien, à son passage,

D’arrêter un rameau, quelque flottant herbage,

Ou sous les saules verts d’effrayer le poisson

Qui venait au soleil dormir près du gazon;

Seuls en ce lieu sauvage, et nul bruit, nulle haleine

N’éveillant la vallée immobile et sereine,

Hors nos ris enfantins, et l’écho de nos voix

Qui partait par volée, et courait dans les bois,

Car entre deux forêts la rivière encaissée

Coulait jusqu’à la mer, lente, claire et glacée;

Seuls, dis-je, en ce désert, et libres tout le jour,

Nous sentions en jouant nos coeurs remplis d’amour,

C’était plaisir de voir sous l’eau limpide et bleue

Mille petits poissons faisant frémir leur queue,

Se mordre, se poursuivre, ou, par bandes nageant,

Ouvrir et refermer leurs nageoires d’argent;

Puis les saumons bruyants; et, sous son lit de pierre,

L’anguille qui se cache au bord de la rivière;

Des insectes sans nombre, ailés ou transparents,

Occupés tout le jour à monter les courants,

Abeilles, moucherons, alertes demoiselles,

Se sauvant sous les joncs du bec des hirondelles. –

Sur la main de Marie une vint se poser,

Si bizarre d’aspect qu’afin de l’écraser

J’accourus; mais déja ma jeune paysanne

Par l’aile avait saisi la mouche diaphane,

Et voyant la pauvrette en ses doigts remuer:

 » Mon Dieu, comme elle tremble! oh! pourquoi la tuer ? « 

Dit-elle. Et dans les airs sa bouche ronde et pure

Souffla légèrement la frêle créature,

Qui, déployant soudain ses deux ailes de feu,

Partit, et s’éleva joyeuse et louant Dieu.

 

Bien des jours ont passé depuis cette journée,

Hélas! et bien des ans! Dans ma quinzième année,

Enfant, j’entrais alors: mais les jours et les ans

Ont passé sans ternir ces souvenirs d’enfants;

Et d’autres jours viendront et des amours nouvelles;

Et mes jeunes amours, mes amours les plus belles,

Dans l’ombre de mon coeur mes plus fraîches amours,

Mes amours de quinze ans refleuriront toujours.  

JLG

ACTE DE DÉCÈS (n°16) de Marie PELLAN

L’an mil huit cent soixante quatre, le vingt et un mai à quatre heures du soir, pardevant nous Etienne PICARDA, adjoint remplissant les fonctions d’officier de l’état-civil de la commune de GUILLIGOMARC’H, canton d’ARZANO, arrondissement de QUIMPERLE Finistère, sont comparus Vincent ROUZIC âgé de trente quatre ans, cultivateur, beau-fils de la défunte et Jean Marie BARDOUIL âgé de vingt trois ans, cultivateur, fils de la défunte, les deux domiciliés à Kerulvé en cette commune, lesquels nous ont déclaré que hier à neuf heures du soir, Marie Renée PELLAN âgée de soixante quatre ans, cultivatrice, née en la commune d’ARZANO et domiciliée à Kerulvé en la commune de GUILLIGOMARC’H, fille de feu Guillaume PELLAN et de feue Marie KERLAN, veuve de feu Thomas BARDOUIL, est décédée en sa maison de Kerulvé, ce dont nous nous sommes assuré et lecture a été faite du présent acte que nous avons seul signé, les déclarants n’ayant su le faire de ce enquis.

Signé: PICARDA

SUR LES PAS DU POÈTE AUGUSTE BRIZEUX A LORIENT

Auguste BRIZEUX est né en 1803 à LORIENT. IL y est enterré, quoique mort à MONTPELLIER en 1858. On peut aller de sa maison natale, rue Poissonnière, à sa tombe au cimetière de Carnel, en empruntant …. la rue Brizeux. Orphelin, élevé à ARZANO, le jeune Auguste entre en communion avec cette Bretagne profonde dont il parle la langue.

Son amour pour une jeune paysanne lui inspire son poème Marie, fort bien accueilli par Sainte-Beuve lors de sa parution en 1828. BRIZEUX est lancé et, dès lors, il ne cesse d’écrire. Bien oublié, il a disparu des dictionnaires et ses oeuvres ne sont pas rééditées.

Sa tombe à Carnel est simple et belle. Le parc Chevassu abrite aussi une statue du poète.

Extrait du journal Ouest-France du mercredi 5 août 2009

Adresse

8 Place de l’église
29300 Guilligomarc’h

Tél : 02 98 71 72 86

Horaires d’ouverture

Lundi – Mardi : 9h00-12h00 / 14h00-17h00
Mercredi : 9h00-12h00 / Fermé
Jeudi : 9h00-12h00 / Fermé
Vendredi : 9h00-12h00 / 14h00-17h00
Samedi : Permanence des élus 10h00-12h00